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Camille et Gabriel

C’est le lendemain qu’Alphonse a demandé à Camille son accord pour publier leurs photos sur le web. Il en a maintenant une belle collection. Un de ses ordinateurs est désormais dévoué au traitement et à la retouche des images. Tout à la fois voyeur et acteur, il met en scène leurs plaisirs privés avec autant de force que de délicatesse. Cela donne des vues d’un érotisme très cru que le noir et blanc accentue encore. Chacun s’accorde sur le fait que ces clichés mériteraient d’être exposés.

— Mais pas question de voir ma tête ! C’est promis ?

— Juré. De toute façon, je te montrerai avant.

Le site a très vite connu le succès et Camille se trémoussait de joie en lisant les commentaires des visiteurs. Beaucoup d’hommes bien sûr, quelques femmes aussi. Certains correspondants cherchaient à savoir si Camille accepterait de poser un autre photographe.

— Alphonse, tu en penses quoi ?

— À toi de dire comment tu te sens avec ces propositions.

— Je suis flattée, je ne vais pas te dire le contraire. Et puis c’est un grand kif de poser pour toi, j’avoue. Avec un autre, pourquoi pas. Après tout, j’adore ça et visiblement, ces photographes aussi. Mais toi, ça ne te gênerait pas ?

— Camille, je ne t’ai jamais juré fidélité. Toi non plus. Et c’est très bien ainsi. Si tu le sens, fais-le. Au moins, après tu sauras si cela te convient ou pas.

— D’accord. Trouve-moi des mecs qui font des photos sympas et je vais voir.

Parmi la dizaine de postulants, Camille a choisi pour cette première fois les clichés de Gabriel, un photographe à peine plus âgé qu’elle. Ses modèles, des professionnelles à l’évidence, posent dans un décor sophistiqué qui déborde de détails. Quelques beautés encordées, beaucoup d’anus dilatés par des plugs ou des godes. Mais aucune pisseuse.

Il lui a expliqué au télephone d’une voix un peu timide :

— J’en rêve depuis toujours, mais je n’ai jamais osé le demander à mes modèles. Vos photos m’ont donné envie.

Gabriel vit seul dans un immense appartement d’une banlieue chic à l’ouest de la ville. De longs cheveux bruns, un teint presque blanc à force d’être pâle, il s’exprime posément, avec une politesse naturelle. Installés dans un petit salon tout en dorures et en velours, ils prennent le temps de faire connaissance tout en buvant de grands verres de limonade. Gabriel parle beaucoup. Il la questionne à tout-va sur son goût évident pour l’urine, et tout en écoutant les réponses très explicites de Camille il ne peut s’empêcher de passer sa main sur la braguette de son pantalon. Il essaye bien sûr de rester discret, mais son réflexe n’échappe à Camille qui sourit intérieurement.

Camille est partie de chez elle sans culotte sous sa robe. Sans soutien-gorge non plus. Elle sait maintenant que cela évite les marques de sous-vêtements sur la peau avant une séance photo. Prévoyante, elle a avalé un magnum d’eau minérale avant de prendre le bus.

Lorsqu’elle commence à se trémousser sur son fauteuil, il suffit d’un regard échangé pour que Gabriel l’invite à passer dans la pièce d’à côté. Les projecteurs sont déjà allumés, braqués sur une table en bois massif aux pieds lourdement ouvragés. Des brassées de fleurs sont répandues sur le plateau, quelques roses et beaucoup de des pivoines. Deux vases remplis de lys et d’arums sont disposés de part et d’autre d’un vieux pot rond en émail vert.

Le temps pour Camille de repérer les lieux et elle fait descendre le zip de sa robe dont elle émerge, disponible et nue. À en croire ses lèvres intimes qui vire à l’humide, la nouveauté de la situation l’excite déjà. Toujours aussi calme, Gabriel lui explique ce qu’il attend d’elle et Camille accepte le soutien de la main du photographe pour l’aider à monter sur la table.

Le même petit démon qui l’anime lorsqu’elle est avec Alphonse surgit dans le creux de ses reins, et Camille soupire, heureuse, debout au milieu des fleurs. Les yeux fermés, tête rejetée en arrière, sa main glisse sur son ventre et à deux doigts, elle écarte les bords de son sillon, fière d’offrir à Gabriel le spectacle de son sexe déployé.

La pression sur sa vessie devient de plus en plus lourde et d’un coup, les premières gouttes émergent au bord de ses lèvres. Lorsque le jet se forme, inexorable, Camille s’accroupit entre les bouquets de fleurs en s’appliquant à bien viser le fond du pot. Elle se retient, se relâche, encore et encore. Gabriel l’encourage. De temps à autre, il décale son œil de son boîtier photo et se contente d’admirer le spectacle. Alors que le geyser de Camille se tarit, elle relève la tête et remarque la main de Gabriel agrippée à sa braguette. Il a le regard perdu du petit garçon pris en faute.

— Désolé Camille, vous êtes trop excitante.

— Ce n’était pas vraiment ce qui était convenu.

De fait, Camille paraît beaucoup plus ennuyée qu’elle ne l’est. Sans l’avoir vraiment formulé, elle savait qu’en acceptant de poser pour ce genre de photos, elle serait tôt ou tard confrontée à cette situation. À la lecture des messages de ses admirateurs, ce qui l’avait tout de suite frappé, c’était la solitude de ces hommes murés dans le silence de la honte. La vision de Camille ouvrant les vannes de son sexe a le pouvoir de les transporter de bonheur. Gabriel ne fait pas exception à la règle.

— Aidez-moi à descendre. Déshabillez-vous et allongez-vous sur le tapis.

Si l’instant d’avant, elle ignorait que faire, elle le sait désormais. La voix de Camille est à la fois douce et ferme. Elle n’ordonne pas. Elle dirige. Et Gabriel obéit, le visage rempli d’un sourire ravi.

La réserve qui lui pèse sur le bas-ventre, Camille a décidé d’en faire profiter Gabriel en l’arrosant des pieds à la tête. Lentement. Avec des petites pauses et des reprises soudaines, attentive à laisser durer leur plaisir. Avec le temps, elle a appris à maîtriser l’orientation, la durée et la puissance de ses jets. Plus qu’une simple nécessité physiologique, pisser est devenu pour elle tout à la fois un art et un amusement. Et une source d’excitation inépuisable.

— Branle-toi. Je veux te regarder faire.

Et tandis que Gabriel s’active, le ventre arqué en quête d’une caresse, Camille lui tourne le dos et se positionne au plus près de sa bouche puis se relâche dans un long gémissement de soulagement. La première giclée surprend Gabriel qui la recrache avant de se jeter goulûment sur la chatte de Camille, bien décidé à ne pas en perdre une goutte.

Plus tard, en la raccompagnant à la porte, Gabriel a tendu une enveloppe à Camille.

— Tenez, j’espère qu’il y aura assez.

De retour chez elle, elle a étalé les billets sur son lit. Gabriel lui avait donné le double du tarif convenu pour la séance. Ce jour-là, Camille a décidé de se consacrer à son nouveau métier de modèle.

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