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à deux

L’album photo

(extrait de « Les Vices de Camille » – Collection Les nouveaux interdits – La Musardine)

— Bien sûr, ma chère. En attendant, pourriez-vous vous occuper de mes bouquins ? Il faudrait m’aider à les reclasser.

Il désigne une pile de livres sur le coin de son bureau. Sur la couverture du premier, une photo en noir et blanc représente une femme nue est suspendue par des cordages qui la maintiennent jambes repliées et cuisses écartées, les seins enserrés par une double rangée de cordes. Le contraste souligne la clarté du geyser jaillissant d’entre les replis de son sexe largement ouvert.

— Camille, pure curiosité de ma part, mais comment trouvez-vous cette image ?

Sous la jupe de Camille, de drôles de picotements passent et repassent comme si une colonne de fourmis géantes avait décidé de lui investir la chatte. Impossible d’articuler quoi que ce soit. Il lui faut un petit moment avant de reprendre contenance et pouvoir répondre :

— Très belle. Étonnante. Rien de trash, en tout cas. La fille a l’air heureuse, joyeuse, épanouie. Elle se regarde pisser et ça lui plaît, visiblement. C’est comme une offrande qu’elle nous fait.

— J’ai pensé la même chose en le voyant pour la première fois.

L’index tendu prêt à ouvrir le livre, Camille sent un frisson lui parcourir l’échine et sa fente devenir visqueuse.

— Je peux ?

— Je vous en prie. Installez-vous là, vous serez plus à l’aise.

Alphonse lui indique un siège en cuir face à son bureau. Camille se cale les fesses au creux du fauteuil et dès les premières pages, une chaleur sournoise lui remonte du ventre vers les joues. Ce ne sont pourtant pas les premières images pornos qu’elle regarde. Mais ici, peut-être à cause du papier et du noir et blanc, les corps paraissent plus vrais. Plus intenses et plus crus. Les filles sont simples et naturelles. Pas de lèvres botoxées, pas de seins siliconés. Juste des femmes plus ou moins épanouies, et le plaisir évident qu’elles prennent à être ligotées, à garder un plug dans l’anus ou à expédier des flots d’urine dans les positions les plus improbables, seules ou accompagnées.

Tout en feuilletant le livre, Camille essaye de s’imaginer à place de ces modèles. Aurait-elle le cran de poser nue ? Après tout pourquoi pas, elle se sent assez exhib pour ça. Et puis ce doit être plaisant de poser face à un photographe, d’allumer le désir de l’autre. Une sorte de jeu du chat et de la souris, en plus sexy.

Vous trouverez Les vices de Camille sur le site de La Musardine ou sur Amazon.

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