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à deux jeux humides

Le moment fatidique

Les envies pressantes, elle adorait les repousser jusqu’à tard dans la nuit. Retarder le plus possible le moment où elle n’en pourrait plus, où il lui serait impossible de se contenir encore. Quand son ventre gonflé à outrance lui pèserait si lourd qu’il lui faudrait en urgence trouver un endroit pour se soulager. Ce pourrait être un taillis, une porte cochère, un abri bus ou un bout d’asphalte entre deux voitures en stationnement. Peu importait où, le trop-plein devait se tarir.

Tandis qu’elle se vidait, concentrée sur ce moment tant attendu, les picotements qui envahissaient son entrecuisse – depuis des heures parfois – se changeaient en un jaillissement d’étincelles et une incroyable sensation de plaisir s’emparait d’elle. Elle se sentait ouverte, offerte. Au bord de l’orgasme du simple fait de se sentir s’écouler.

Son défi quotidien consistait à boire tout au long de la journée, sans laisser filer une seule goutte hors de sa fente. Thé du matin, café d’après le déjeuner, eau minérale du matin au soir. Parfois un jus d’orange en sortant du bureau. Bien entendu, plus elle avait bu, plus l’excitation montait en intensité. Et la libération finale n’en était que plus énorme.

Avec le temps, elle avait appris à maîtriser ses flux et certains jours, ils étaient rares, elle arrivait à se retenir jusqu’à tard dans la soirée. Elle remplissait alors un fond de baignoire dans lequel elle s’allongeait, quelle torture que le son de l’eau sortant du robinet ! Elle relevait son bassin en repliant les jambes sur sa poitrine et attendait que son geyser faillisse d’entre ses lèvres. Le jet formait une jolie courbe qui s’écrasait sur ses seins, parfois même sur son visage, et elle s’abandonnait en souriant au plaisir de se laisser recouvrir par cette chaleur intime. Une fois vidée, elle se branlait à toute vitesse et jouissait en râlant.

Bien entendu, pas question de raconter à qui que ce soit ces petites turpitudes privées. Et jusque-là, aucun de ces petits copains n’avait été assez curieux pour l’interroger sur sa capacité à ne pas aller aux toilettes alors qu’eux, après deux bières, devaient s’éclipser en urgence.

Puis un jour, elle l’a rencontré. Un type un peu plus vieux qu’elle, photographe de mode, plutôt beau gosse, du genre à écouter beaucoup et à parler juste ce qu’il fallait. Un ami commun les avait présentés et de suite, ils ont bien accroché. Elle, plutôt flattée qu’il la remarque. Elle se trouvait si banale comparée aux mannequins qu’il avait l’habitude de côtoyer. Pourtant, il lui témoignait un intérêt évident. C’était plutôt doux et agréable, et elle avait décidé de se laisser aller au fil des événements.

Pour la première fois depuis des années, elle se sentait bien avec un homme. Il la faisait rire, il restait à bonne distance, sans essayer de la draguer. À tel point qu’elle se demandait même s’il était attiré par les femmes.

Ils se sont tournés autour durant une bonne semaine. Il passait la prendre à la sortie du bureau et ils allaient boire un verre dans un bar de la vieille ville. Souvent ils dînaient ensemble et leurs soirées étaient toujours joyeuses et légères. Fidèle à ses habitudes, elle buvait un grand verre d’eau avant de le rejoindre et elle n’en refusait aucun jusqu’à ce qu’ils se séparent.

Ce soir-là, ils ont mangé chez un chinois et la bière a coulé à flots, avant et après le restaurant. Elle sentait son ventre s’arrondir et les picotements habituels venir lui chatouiller la fente. Tout restait encore sous contrôle. Le moment décisif est arrivé plus tard, lorsqu’il a fallu quitter le bar qui annonçait sa fermeture imminente. Il était deux heures du matin et d’un coup, sa vessie lui semblait peser des tonnes. Au point qu’elle avançait très lentement dans la nuit, accrochée au bras de son chevalier servant qui, comme à l’accoutumée, lui avait proposé de la raccompagner jusqu’à son immeuble.

Bon sang, je ne vais pas pouvoir tenir. Quelle horreur ! Impossible de me soulager devant lui, je vais mourir de honte ! Encore cinq minutes à marcher, plus les escaliers à monter… Jamais je vais y arriver. Mon Dieu, vite une idée !

Alors elle s’est accroupie entre deux voitures et lui a demandé de continuer, il fallait qu’elle renoue les lacets de ses sneakers. Mais au lieu de lui obéir, il s’est agenouillé devant elle. Elle portait une robe bleue à pois blancs qui lui arrivait à mi-cuisses. Autant dire que dans cette position, il avait une vue imprenable sur sa culotte, une blanche en coton qu’elle aimait beaucoup.

Le rouge aux joues, elle restait tétanisée, tout entière absorbée dans la sensation de sa vessie sur le point d’exploser. L’idée même de devoir se relever était une torture. En plus, lui qui ne l’avait jamais touchée – et encore moins caressée – lui a effleuré le mollet après lui avoir relacé ses chaussures. Le simple contact de sa peau sur la sienne lui a fait l’effet d’une décharge électrique.

Et les trois premières gouttes ont commencé à suinter d’entre ses lèvres.

Oh non ! Pas ça, pas maintenant, pas devant lui.

Trop tard. Pour la première fois depuis des lustres, elle ne contrôlait plus rien. Les gouttelettes débordaient déjà du fond de sa culotte et une cascade se formait entre ses cuisses, irrépressible, pressée de rejoindre le béton du caniveau. Une douce chaleur humide lui imprégnait la chatte et tant pis s’il la regardait, la honte et le plaisir l’envahissaient, mais c’était trop bon de se sentir couler.

Il avait attendu que le flot se tarisse pour lui dire :

– Donne-moi ta culotte, elle est à tordre. Je m’en charge.

Comme toujours il s’était exprimé d’une voix chaude et bienveillante. Alors elle lui avait obéi. Et le voyant chiffonner entre ses mains sa culotte détrempée, elle s’était demandé si d’autres jeux seraient possibles avec lui… Qui sait ?

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